Notre pourcentage de masse grasse ou notre réserve énergétique

Avant même de commencer, il est très important de signaler que :

Avoir de la graisse, c’est tout aussi vitale que d’avoir du muscle. Sans graisse, notre espérance de vie serait réduite.

C’est la source d’énergie la plus importante du corps. Elle nous permettrait de tenir plus de 30 jours sans manger.

Il faut donc avant toute chose aimer sa graisse ?.

Notre pourcentage de masse grasse (notre quantité de graisse corporelle) représente 15 à 25% du poids de notre corps pour un homme et de 20 à 30% pour une femme.

Bien entendu, on aura des niveaux plus élevés lorsque nous sommes en gros surpoids, en obésité.

Notre masse grasse aura deux fonctions essentielles.

La première, jouer son rôle de réserve énergétique. Dès que notre corps se trouvera en besoin d’énergie, et ne pourra pas la trouver dans l’alimentation par exemple lorsque nous dormons, entre 2 repas éloignés, ou lors d’une activité physique, il va utiliser nos réserves.

Avoir de la graisse est vital. Par exemple lorsque nous sommes malades, elle vient compenser notre incapacité à manger suffisamment.

Nous n’aimons pas nos « bourrelets », car nous sommes soumis à un marketing de l’image qui nous impose des codes irréels de % de masse grasse. ( Mannequin…) Mais tu vois qu’elle est importante.

On peut donc changer notre regard sur la graisse de notre corps, et regarder notre corps avec beaucoup plus d’indulgence.

Notre masse grasse, qu’on appelle tissu adipeux, a aussi un deuxième rôle qui a été découvert plus récemment, elle intervient dans le fonctionnement hormonal.

Tu vois le corps humain est extraordinaire, tout est important même notre graisse qui est une réserve vitale d’énergie.

Par contre, il faut aussi être conscient, qu’en excès, elle est dangereuse pour notre santé.

Il devient donc primordial que notre régulation « naturelle » de notre masse grasse fonctionne correctement, car son dysfonctionnement aura comme conséquence directe un excès de graisse, mais aussi indirectement des troubles divers tels que l’obésité, le diabète, la maladie du foie gras et les maladies cardiovasculaires.

La régulation « naturelle » de notre masse grasse

Dans le chapitre sur l’adaptation métabolique, j’ai abordé la recherche perpétuelle de notre organisme afin de maintenir un équilibre sain entre nos besoins et nos apports/réserves. On parle d’Homéostasie énergétique.

Notre masse grasse intervient directement dans cette recherche d’équilibre, en étant une réserve d’énergie qui répondra à nos besoins à des moments de la journée et de la nuit.

Sans cette réserve, notre corps serait énergiquement à flux tendu. T’imagines, nous devrions manger « continuellement » pour apporter de l’énergie à notre corps, et même nous lever par nuit pour manger.

Cette régulation naturelle de notre masse grasse est composée de 2 processus la lipogenèse et la lipolyse.  [1]

Il est importance de connaître ces 2 processus si nous souhaitons perdre du poids et plus précisément perdre de la graisse.

Petite remarque : cette régulation est en action perpétuelle. Exemple : la graisse, que tu as au niveau du ventre au moment où tu lis cet article, ne sera pas la même dans un mois. En effet, ton corps l’utilise et en re-stocke de façon continuelle.

Qu’est-ce que la Lipogenèse ? La phase de stockage des graisses

Après un repas, les graisses (acides gras) ou le sucre (glucose) en excès vont être mis en réserve sous forme de graisse.

On appelle la lipogenèse ce processus de stockage d’énergie sous forme de graisse.

Qu’est-ce que la Lipolyse ? La phase de déstockage des graisses

C’est le processus inverse de la lipogenèse. Notre organisme va utiliser la graisse comme source d’énergie.

Pour faire simple :

Lipogenèse = stockage de graisse

Lipolyse = déstockage de graisse

En fait, ce sont 2 processus naturels qui ont pour but de s’équilibrer afin de maintenir une réserve d’énergie suffisante pour notre vie.

Alors tu comprendras aisément que tout déséquilibre dans ces processus nous conduira à un excès de masse grasse, au surpoids voir à l’obésité. Notamment si la phase de stockage prend le dessus sur la phase de déstockage.

Notons aussi, qu’ils sont contrôlés par des hormones sécrétées par notre pancréas, hypophyse, thyroïde, les glandes surrénales et ovaires ou testicules.

Comment ça se passe ?

La période post-repas se caractérise par une stimulation de la sécrétion d’insuline qui va permettre d’orienter l’excès énergétique de glucose et d’acide gras vers nos zones de stockages.

Tant que nos niveaux d’insuline sont élevés, la lipogenèse est en action, ce qui laisse :

  1. La phase de stockage activée
  2. Peu de place à l’utilisation des graisses comme source d’énergie

Un exemple simplifié. Tu manges des pâtes avec du gruyère râpé.

Lorsque nous mangeons des pâtes :

  1. Les glucides qui composent nos pâtes vont être transformés en glucose.
  2. Être absorbés dans la circulation sanguine.
  3. Provoquer une élévation de la glycémie, qui stimule une libération d’insuline.
  4. La lipogenèse est en action ce qui conduira au stockage d’une partie de l’énergie fournie par les pâtes et le gruyère, sous forme de graisse.
  5. Enfin, la glycémie diminue et si les niveaux d’insuline rebaissent suffisamment, on pourra basculer sur la lipolyse !
  6. Lipolyse activée : Notre corps pour combler ses besoins, utilisera l’énergie du gruyère mais aussi va utiliser la graisse stockée, tu sais nos petits bourrelets !

Le Déséquilibre de ces 2 processus : le mal de notre société

Dans le chapitre précédent, nous avons parlé de la Flexibilité Métabolique et les difficultés qu’on rencontre à basculer d’une énergie à l’autre.

Nous avons finalement du mal à utiliser les graisses comme source d’énergie, celle que nous mangeons ou celles qui sont stockées dans notre tissu adipeux.

Cette inflexibilité métabolique peut aussi se définir comme une difficulté à basculer dans la phase de lipolyse.

Alors que les 2 processus de lipogenèse et lipolyse doivent naturellement s’équilibrer pour notre bien, ils se retrouvent déséquilibrés.

Ici, je traite que d’une hormone, or il y a de multiples facteurs qui contribuent à la lipogenèse/lipolyse, et l’insuline est un seul de ces facteurs.

Problème N°1 : Une lipogenèse hyperactive

L’hyperactivité de la lipogenèse va conduire à la prise de poids, et notamment à une augmentation de notre masse grasse ! Mais aussi à nos difficultés à perdre du poids.

Une des causes premières est l’augmentation de la consommation de glucides dans notre société. Notamment sous forme de sucre en tout genre mais aussi par un excès en apport de féculents.

Dans le même temps, notre baisse d’activité physique a diminué nos besoins, mais surtout a diminué aussi notre capacité à stabiliser notre taux de sucre dans le sang. (Sensibilité à l’insuline voire flexibilité métabolique [2])

Notre taux d’insuline sera trop élevé ce qui inhibe les hormones qui permettront à la lipolyse de commencer. On se retrouve donc trop souvent en mode stockage de graisse qu’en mode brûleur de graisse.

L’apport excessif en glucides n’est pas le seul responsable, le stress est aussi un facteur de stimulation de la lipogenèse.

Problème N°2 : Une lipolyse sous-active

Rappel : La lipolyse est inhibée par l’insuline.

On revient, tu sais sur le S.A.S

S = Sédentarité qui va provoquer une baisse de notre sensibilité à l’insuline

A = Notre Alimentation qui génère trop d’insuline car trop riche en glucides

S = Le Stress qui est un facteur de résistance à l’insuline.

Une lipolyse sous-active ne résulte pas exclusivement de l’insuline, mais aussi de la résistance à la leptine.

Nous l’avons déjà vu dans les chapitres précédents, mais la leptine est une hormone qui régule entre autres notre masse grasse.

Dans la normalité, la leptine envoie le message que nous avons suffisamment de « graisse ». Or, chez les personnes en surpoids chronique ou en obésité, le signal que doit envoyer la leptine n’est plus perçu par le cerveau, c’est ce qu’on appelle la résistance à la leptine.

Cette résistance vient limiter l’action de la lipolyse (déstockage des graisses) [3]

Juste une petite remarque avant de finir. Dans certains cas d’obésité ou de diabète, on n’est plus dans le cas d’une lipolyse sous-active, mais dysfonctionnelle.

Je pourrai prolonger ce chapitre en développant les causes de ce dérèglement, mais je veux juste te faire prendre conscience que notre surpoids, nos difficultés à le perdre, n’est pas juste la conséquence de notre volonté et que certains dérèglements viennent nous rendre la tâche plus difficile.

Le POURQUOI m’intéresse mais n’est pas ma priorité, c’est le COMMENT qui est important à mes yeux.

Comment rééquilibrer ces 2 processus ?

Comment rééquilibrer par la même nos hormones pour un meilleur fonctionnement ?

Comment arriver à perdre du poids naturellement sans dérégler encore plus notre métabolisme ?

C’est exactement, ce que je vais traiter dans le module suivant : Rééducation fonctionnelle de notre métabolisme.

Olivier
Pouruneviesaine.com

Références

[1]FMPMC Pitié-Salpêtrière (lien)
[2] https://pouruneviesaine.com/la-flexibilite-metabolique/
[3] Résistance Leptine : Michio Shimabukuro (Lien )